Les eaux du lac ne constituent pas un mélange homogène. Ainsi, les eaux de la partie centrale du lac Saint-Pierre sont celles des rapides de Lachine; celles de la rive nord sont constituées des apports des principaux affluents de la région de Montréal; les eaux de la rive sud sont celles des rivières Richelieu, Yamaska et Saint-François. Ces divers rubans d’eau de densité différente ne se mélangent que lentement, tout comme les eaux des autres tributaires riverains qui demeurent plaquées contre les rives sur de grandes distances.
Des eaux débordantes
La crue printanière s’échelonne sur une période de cinq à neuf semaines. Elle commence habituellement vers le début d’avril pour s’achever au début de juin.
Lors de la crue, les eaux du lac débordent sur la plaine riveraine. La faiblesse des pentes riveraines accentue l’importance de la superficie de la plaine inondée: près de 14 000 hectares sont immergés une année sur deux. Durant cette période, la moitié de la surface des îles de l’archipel est recouverte d’eau. Ce phénomène est tel que la plaine de débordement du lac Saint-Pierre est la plus importante en milieu d’eau douce au Québec.
Les effets de la crue
La plaine de débordement constitue un lieu d’habitat privilégié pour plusieurs espèces animales (poissons et oiseaux). Durant la crue, le phénomène d’érosion et le transport des sédiments sont amplifiés. De plus, l’accès à la plaine est limité et d’importants dégâts matériels peuvent survenir. Aussi les riverains ont-ils adopté des méthodes de construction particulières afin de pouvoir vivre dans cet environnement singulier.
La morphologie
Le lac Saint-Pierre a une superficie de 480 km². Sa largeur maximale est de 16 km et sa longueur est de 43 km. 0 correspond à un élargissement du fleuve Saint-Laurent, qui a une largeur de 2 km à chaque extrémité du lac. A l’exception de la voie maritime, où elle atteint plus de 10 mètres, la profondeur moyenne du lac est de 3 mètres. Cependant, la régulation du débit des Grands Lacs et de la rivière des Outaouais peut avoir une influence directe sur le niveau du lac.
Les affluents
En plus du fleuve Saint-Laurent, 14 affluents alimentent le lac Saint-Pierre. Ceux-ci drainent une superficie de 46 075 km² et créent un débit moyen annuel de 777 m3/s. Cependant, on note un écart considérable entre l’apport de chaque rive.
Le débit du lac est principalement déterminé par l’apport d’eau du couloir fluvial. Le débit moyen annuel du fleuve est de 9 725 m3/s à l’entrée du lac, alors qu’à sa sortie il atteint 10 500 m3/s. L’apport assez faible des affluents démontre clairement les affinités du lac avec le milieu fluvial.
La fonte, les précipitations et la gestion des eaux effectuée en amont du lac influencent principalement le débit, qui varie de façon considérable entre les périodes de crue et d’étiage.
Les seuils
A fin d’accroître le débit de b partie de la voie maritime comprise dans le lac, des seuils ont été érigés entre certains chenaux des îles de l’archipel. Au printemps, ces barrages favorisent la reproduction de plusieurs espèces de poissons. En période d’étiage, lorsque le niveau des eaux est le plus bas, les seuils diminuent l’alimentation en eau de certains chenaux et limitent la libre circulation des embarcations de plaisance.
La région climatique du lac Saint-Pierre s’apparente à la région climatique continentale humide. Ce climat se caractérise par des écarts de température importants, un hiver long et froid et des précipitations neigeuses et pluviales abondantes.
La région du lac Saint-Pierre est la région la plus ensoleillée du Québec avec plus de 2 100 heures d’ensoleillement par année. Elle se distingue aussi par une période sans gel parmi les plus longues au Québec, près de 140 jours par an.
L’effet du climat
La conjugaison de ces deux particularités influence et favorise la croissance de la végétation terrestre et aquatique, ainsi que les cultures céréalières. Elle a aussi des répercussions sur la distribution et la vie des plantes et des animaux. Plus spécifiquement, elle influence les phénomènes de migration, de reproduction et d’hibernation de certains animaux. La floraison des plantes est, elle aussi, liée à ces conditions climatiques.